L’équipement vidéo

Quel choix opérer entre le super huit et la vidéo ?

Depuis huit ans, le film format « amateur » avait fait ses preuves à « La Course autour du monde ». Il présentait l’avantage d’être maniable, l’inconvénient de ne pouvoir être développé qu’à Paris, loin des yeux du cinéaste.

Côté vidéo, quoi de neuf ? Sans aucun doute, l’expérience tentée il y a plusieurs mois à Saint-Malo par Jean-Jacques Parquier, l’un des producteurs de « La Chasse aux trésors ». Il avait équipé le casque de Philippe de Dieuleveult d’une petite caméra V.H.S. dont le poids excédait à peine un kilo. Lorsque Philippe avait sauté en parachute, la caméra avait enregistré sans problèmes sa prodigieuse rencontre aérienne avec un autre parachutiste. Le résultat ayant été probant, il avait enlevé aux professionnels leurs dernières réticences quant à l’utilisation de caméras vidéo amateurs.

L’équipe du Raid, que les risques n’ont jamais effrayée, a donc opté pour la vidéo, sous l’œil averti de Jean-Michel Boussaguet, une « vieille connaissance ». C’est lui, en effet, qui a réalisé la Course depuis 1976, date de sa création.

Le grand intérêt de ce support, c’est que les candidats pourront visionner à chaque instant leurs images. Un contrôle permanent qui améliorera, personne n’en doute, la qualité des reportages, des plans de montage, du choix des musiques, et laissera les équipages plus responsables de leur travail.

J.V.C., Thompson et Sony avaient proposé leur matériel. Seul J.V.C. a été retenu, pour leur fabrication qui apparaissait complète et aussi pour la maintenance suivie qu’ils nous proposaient pendant les huit mois. Il a été prévu deux équipe­ments complets de prise de vues dans chaque voiture, des éléments de secours dans le camion-atelier. Enfin, un entretien régulier du matériel par l’ingénieur du son aux villes-étapes. Malgré ces assurances les concessionnaires du monde entier ont été prévenus et Paris se tiendrait prêt à envoyer du matériel neuf, en cas de panne grave.

Pendant des semaines, Jean-Michel avait torturé le matériel pour en éprouver la solidité. Le coffre chaud de la voiture, c’était le désert de Somalie ; la poussière du terrain vague, c’étaient les pistes de Bolivie ; les glaçons du réfrigérateur, c’étaient les neiges de l’Alaska. Il avait traîné, jeté, abandonné sa caméra aux éléments déchaînés de la région parisienne et revenait de chacune de ses expériences en disant : « C’est curieux, elle tient vraiment le coup ! »

Ces huit mois de bourlingue vont constituer un fantastique banc d’essai pour les caméras vidéo, riche d’enseignements à bien des égards. Mais personne aujourd’hui n’est capable d’établir le moindre pronos­tic sur leurs chances de résister aux assauts multiples du sable, de la chaleur, du froid, de la boue, de l’humidité, de la sécheresse.

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Didier Regnier

Didier a encadré la caravane du Grand Raid du Cap de Bonne Espérance à la Terre de Feu, animant l'émission sur le terrain et réalisant des récits étape pour présenter les pays traversés et illustrer les aventures et anecdotes de la semaine. Ses articles sur ce site sont des extraits du livre qu'il a publié en 1985 chez Robert Laffont, "L'Aventure du Grand Raid".